Les jeux de la francophonie ont-ils  ouvert une nouvelle épopée de l’image de la RDC au monde ? 

Article : <strong>Les jeux de la francophonie ont-ils  ouvert une nouvelle épopée de l’image de la RDC au monde ? </strong>
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22 août 2023

Les jeux de la francophonie ont-ils  ouvert une nouvelle épopée de l’image de la RDC au monde ? 

L’histoire retiendra que Kinshasa a été le théâtre d’une organisation craquante de la neuvième édition des jeux de la francophonie. Des moments historiques offerts dans une ville ambiante. Pouvons dire que l’organisation de cette festivité a-t-elle ouvert une nouvelle épopée d’amour de l’image de la République démocratique du Congo au vaste monde ? 

Il y a une image de la RDC avant et après le passage des jeux de la francophonie à Kinshasa. C’était un grand défi qui a été relevé. Du 28 juillet au dimanche 6 août, le monde était braqué sur la plus grande ville francophone au monde pour célébrer ces festivités. A côté, il y avait un public qui a répondu présent. Ce n’était même pas question de connaître la discipline pour y prendre part. Des longues files d’attente ont été observées à l’entrée des différents sites notamment le stade des Martyrs et le stade Tata Raphaël, où les différents gymnases étaient à chaque fois débordés.

Pour un culturel, c’était inimaginable de manquer à ce rendez-vous de 10 meilleurs jours inoubliables. J’ai une part de vérité à vous confier. C’est  celle d’un jeune épris de la culture qui a travaillé comme bénévole  dans les médias  pour le compte du comité national de IXes jeux de la francophonie (CNJF).

Il fallait profiter de l’occasion pour savourer, avec les artistes venus du vaste monde, de  ces moments que personne ne voulait voir s’arrêter. Je vous assure, j’ai pris plaisir à écrire sur cette fête, discuter avec les délégations de différents pays, parler avec les artistes. En substance, vivre les jeux de la francophonie dans ma ville natale, Kinshasa. 

Retour à l’ouverture des jeux de la francophonie à Kinshasa 

Des effets spéciaux enchantent le public lors de l’ouverture des jeux de la francophonie à Kinshasa. Crédit Photo @Bomoko

Des soirées comme celle du vendredi 28 juillet sont une denrée rare. Ce jour-là, la ville vibrait au rythme de l’ouverture des jeux de la francophonie. Dans un stade des Martyrs refoulant du monde, dont l’accès était libre, tout kinois, mieux, tout congolais voulait voir de ses propres yeux ce spectacle. Avec votre tolérance, laissez-moi vous faire revivre au présent, ce moment qui m’a marqué à vie. 

C’est une histoire que je vous  raconte sans complexe.  Ces moments qui réunissent tout un peuple. Un stade des Martyrs plein, chaud, bouillant, aux ambiances électriques. Un virtuose décor théâtral admiratif, des spectacles à couper le souffle. Des coups de canon, des feux d’artifice. 

Des effets spéciaux qui créent un environnement propice à l’émerveillement, des cris de joie, des chants d’allégresse, des boutades, des spectateurs transcendés par le spectacle, le stade des Martyrs, la sape congolaise mise en avant, avec les taxis jaunes sortis de nulle part, l’édifice dont l’appellation rappelle toute une histoire a été au cœur de l’événement de l’année en République démocratique du Congo, le lancement de la neuvième édition des jeux de la francophonie. 

C’est aux environs de midi du vendredi 28 juillet que des nombreux Congolais, en fil indien, accèdent au stade des martyrs pour assister à la cérémonie d’ouverture. 

Le temps s’est arrêté. Il fallait marquer une pause, juste pour un instant. Tous les regards sont rivés sur Kinshasa. De l’autre côté, les organisateurs n’avaient pas droit à l’erreur. 

Avant même l’heure prévue pour la cérémonie, le  stade est en effervescence, des animateurs allument le public comme lors d’un match de football. 

À seize heures, l’édifice est plein, des milliers de Congolais sont venus témoigner leur amour aux festivités, surtout leur particularité sans égale à l’hospitalité.  Ils brandissent le drapeau de la RDC, poussent des cris de joie, personne ne peut les arrêter, car ils sont séduits par le décor. 

Cheveux crépus, petit nez, visage souriant, barbe bien soignée, du haut de son mètre soixante-cinq, Exaucé Ngowa, habitant de la commune de Limete n’a pas connu ce genre de spectacle, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. 

« Depuis ma naissance, je n’ai pas vu ce genre d’événement. Je ne le regardais qu’à la télé. Aujourd’hui, je suis le témoin oculaire de ce spectacle, ma joie est débordante », affirme Exaucé, d’une voix émouvante. 

Personne ne s’attendait à un tel spectacle après deux reports de cet événement (pour des raisons sanitaires et pour retard dans la livraison des infrastructures). Le vécu sur terrain ne pouvait que pouvait qu’émerveiller et étonner les spectateurs qui n’ont pas arrêté d’acclamer les réalisations techniques du groupe Vivendi.  

Des images qui racontent l’histoire de la République démocratique du Congo, des chorégraphes qui font rêver. Le stade est resté attentif pendant une vingtaine de minutes de spectacle qui restera dans les annales. 

« J’ai la chair de poule. Franchement, je suis fier ! Qu’est-ce qu’il est beau ce spectacle. On doit continuer sur cette lancée. Pourquoi pas un jour organiser la CAN ou les Jeux Africains ? », lâche fièrement Serge Mutombo, d’une voix de rogomme. 

D’après ce jeune Congolais qui a été émerveillé, ce spectacle est une photocopie de la réalisation hollywoodienne

« Le spectacle et l’ambiance étaient au rendez-vous. C’est ma première fois d’assister à un si beau spectacle des effets spéciaux. Nous avons goûté à la sauce du coup d’envoi de la IXᵉ Jeu de la Francophonie », avoue Isaac Lutumba, lui aussi, transcendé par les effets spéciaux au stade des Martyrs. 

En gros, le spectacle époustouflant a été la véritable réponse à ceux qui étaient dubitatifs sur l’organisation congolaise pour les jeux de la francophonie.

Spectacle d’ouverture IX ème Jeux de la Francophonie | Kinshasa RDC 🇨🇩

Le cortège du Président fait son entrée 

Le cortège présidentiel fait son entrée au  stade des Martyrs. Il est 17 heures 15 minutes, la foule est emportée par les célébrations des animateurs se trouvant sur le terrain. Peu après, l’attention est braquée sur ce cortège qui ramène le Président Félix Tshisekedi. 

Des applaudissements s’enchaînent. Le président se dirige vite vers La Tribune présidentielle. « Fatshi béton eh eh », a scandé  à plusieurs reprises la population. 

À dix-huit heures trois minutes, la cérémonie débute. La population profite de l’occasion pour réclamer la baisse du dollar américain au profit de la bonne marche de l’économie nationale.« Dollars ekita ehh (que le taux de dollars chute, NDLR), ont clamé, en chœur, le public, à deux reprises. 

D’un autre côté, les délégations d’une trentaine de pays sont chaleureusement accueillies par des nombreux Congolais présents sur le stade. Une partie du public a hué la délégation du Congo-Brazza, signe d’une désapprobation de la visite du chef de l’État congolais, Dénis Sassou Nguesso au Rwanda.

Par les images qui défilent, « le robot roulage », de Thérèse Izay Kirongozi, ingénieur en électronique industrielle, est rendu hommage. C’est l’hommage à toute une géante, de la créativité féminine hors du commun. 

Des prestations musicales inoubliables 

Barbara Pravi – Lève toi ( au Stade des Martyrs )

De Barbara Pravi, auteure-compositrice-interprète française, à Fally Ipupa, en passant par Bill Clinton, les interprétations musicales ont laissé dans la mémoire des spectateurs venus au stade des Martyrs, une véritable admiration pour les jeux de la francophonie. 

D’abord, Barbara Pravi qui interprète son titre « lève-toi », véritable manifeste pour la liberté et l’amour universel. Ensuite, Bill Clinton interprète l’hymne des Jeux de la Francophonie Kinshasa 2023 accompagné de la Mascotte officielle.

Enfin, Fally Ipupa, véritable show man à l’apogée de son œuvre, interprète sur scène un medley de ses titres phares, pour le grand bonheur du public emporté par ses belles mélodies.

Des avis positifs qui redorent l’image de la RDC 

Cette ville électrique a séduit ses visiteurs. « Je félicite vivement le gouvernement congolais pour l’effort, l’investissement et le sérieux qui caractérisent ces jeux. J’ai passé des moments à Kinshasa », m’a confié Ousmane Aledji, consultant béninois et membre du jury culturel.

« Mes attentes étaient qu’il ait une belle organisation surtout au niveau de la scène parce que dans les grands événements, souvent le sol pose problème pour les danseurs et les acrobaties mais l’organisation est totalement réussie », renchérit Yohan Ly, vietnamien, membre du jury hip-hop. Pour lui, le gouvernement congolais a déployé des efforts louables. « La RDC avait la rage de vaincre, la détermination de prouver qu’elle est meilleure», ajoute-t-il.

Un souvenir qui a également fait revivre certains bons moments d’enfance pour d’autres. L’hospitalité congolaise marquera les esprits à jamais. « Cette ville m’a fait penser à Haïti, mon pays natal. C’est une ville chaleureuse. Les gens sont accueillants et chauds », avance Caroline Douville, artiste peintre canadienne.

« C’était vraiment bien, les gens sont très gentils. Que tu gagnes ou que tu perds, ils vont acclamer », a laissé entendre Jessica Lauren Gbai, sprinteuse camerounaise, médaillée d’or au 200 m et d’argent au 100 m.

Assia Rasiki, athlète marocaine médaillée d’or au 800 m, s’est sentie chez elle. « Les congolais sont très hospitaliers. Il y avait énormément des spectateurs et ça m’a surpris car c’est rare de trouver autant de monde dans de telles manifestations. Les gens aiment le sport, ils encouragent et ça rend les sports meilleurs», a-t-elle ajouté fièrement.

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Commentaires

Claudia MANGULA
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Très belle touche de la part de l'auteur. Une écrire qui détend lors de sa lecture. Je me suis évadé à travers le récit de l'événement

FAIDA
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félicitations à la RDC pour cet exploit organisationnel historique

foculture
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Merci beaucoup !